Suite à un examen insuffisant de la réponse de l’Arabie saoudite face au terrorisme et au rôle de ce pays dans la crise politico-militaire yéménite, la Wallonie est contrainte de suspendre nombre de licences d’exportation d’armes vers le royaume wahhabite, l’un de ses gros clients.
A en croire le journal « Le Soir », le Conseil d’Etat de Belgique a décidé vendredi dernier de suspendre pas moins de huit licences d’exportation d’armes wallonnes vers le royaume saoudien.
L’agence de presse Belga précise que cette instance a estimé que le gouvernement de la région de Wallonie, habilité à délivrer les licences de vente d’armement, n’avait pas assez étudié la question du respect des droits humains dans le cas de la monarchie saoudienne.
Dans cet ordre d’idées, le Conseil d’Etat a regretté que la commission en charge d’étudier les dossiers ait tu, en ce qui concerne l’Arabie saoudite, des sujets comme « le comportement du pays acheteur à l’égard de la communauté internationale et notamment son attitude envers le terrorisme », peut-on lire dans son arrêt cité par le journal belge « L’Echo ».
La même juridiction a également regretté que les « antécédents du pays acheteur dans les domaines notamment du respect de ses engagements internationaux en ce qui concerne le non recours à la force et du droit international humanitaire » n’aient pas été suffisamment examinés.
En 2017, divers organismes de défense des droits fondamentaux, à l’instar de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), avaient introduit des recours contre l’exportation d’armes fabriquées par la FN Herstal, entre autres, vers Ryad.
D’après les statistiques de l’agence de presse Belga, l’Arabie saoudite est, en 2018, le principal client des entreprises d’armement de Wallonie, totalisant une somme de plus de 150 millions d’euros (165 millions de dollars).