L’opposition allemande accuse la chancelière Angela Merkel de négligence dans sa politique migratoire pendant qu’un scandale de corruption a éclaté, depuis quelques semaines, autour d’une structure du ministère de l’Intérieur en charge des migrants.
La dirigeante allemande et son Exécutif ont été pointés du doigt dimanche dans une affaire qui éclabousse l’organisme en charge de la gestion des centaines de milliers de migrants arrivés outre-Rhin depuis 2015.
Se confiant au journal Der Spiegel, l’ex-président de l’Office national des migrants et réfugiés (BAMF), Frank-Jürgen Weise, a estimé que « l’échec se situe dans l’inaction (du gouvernement) dès lors que les défis auxquels l’Allemagne allait être confrontée avec l’arrivée des réfugiés étaient clairs ». Et d’ajouter : « la crise aurait pu être évitée ».
Weise a assuré avoir saisi Mme Merkel à deux reprises des problèmes l’an dernier, sans qu’aucune mesure ne soit adoptée. Un rapport confidentiel rédigé par le même ancien responsable, dans lequel il attaque sévèrement l’Exécutif, a par ailleurs fuité dans la presse.
En clair, une représentation de Brême du BAMF s’est retrouvée au cœur d’un scandale. La dirigeante de cette antenne a été mise en examen pour corruption, de même que des avocats et interprètes de cette structure. Ce bureau est soupçonné d’avoir accepté au moins 1 200 demandes d’asile en contrepartie de certains avantages. Ce que la responsable de ce bureau conteste, évoquant une simple surcharge de travail.
Depuis, l’Exécutif réexamine des milliers d’autres demandes pour déterminer si le périmètre de l’affaire ne serait pas plus large. Les sociaux-démocrates, en coalition gouvernementale avec les conservateurs, ont d’ores et déjà exigé à Mme Merkel de s’expliquer.