Texas Chukwu, un porte-parole de l’armée nigériane, a annoncé lundi que l’armée avait contribué à la libération de plus de 1 000 personnes détenues par le groupe djihadiste Boko Haram qui sévit dans l’Etat de Borno, dans le nord-est du Nigeria.
Les opérations de sauvetage ont été menées en collaboration avec la force multinationale conjointe formée du Cameroun, du Tchad, du Niger et du Nigeria. La plupart des otages étaient des femmes et des enfants, ainsi que des hommes forcés de combattre dans les rangs de l’organisation islamiste.
Ils étaient répartis sur plusieurs villages de l’Etat de Borno situés près de Bama. En dehors de ces informations, l’armée nigériane a été avare de détails sur le déroulement de ce sauvetage, que ce soit sur le calendrier ou les modalités. L’on ne sait pas si les otages ont été libérés suite à des affrontements ou à des négociations. En cas d’affrontements l’on ne sait pas quel a été le bilan de chaque côté. S’il y a eu négociation, y a-t-il eu rançon et parmi les otages libérés figure-t-il des lycéennes de Chibok enlevées en 2014.
Boko Haram a kidnappé depuis 2013 plus de 1 000 enfants au Nigeria, dont le retentissant enlèvement en 2014, de 276 jeunes filles d’un pensionnat de la ville de Chibok, dans l’Etat de Borno. L’administration du pays a souvent été critiquée pour sa gestion de cette crise.
Mais dans la perspective de la présidentielle de 2019, la libération spectaculaire annoncée lundi pourrait constituer un gros coup politico-médiatique pour le président nigérian Muhammadu Buhari qui, pendant la campagne pour la présidentielle de 2015, avait promis de tout faire pour neutraliser Boko Haram et libérer les otages.
En dix ans d’insurrection, cherchant à établir un Etat islamique dans le nord-est du Nigeria, Boko Haram a été à l’origine de la mort de plus de 20 000 personnes et du déplacement de 2.3 millions d’autres.