L’organisation séparatiste basque ETA a annoncé hier jeudi sa dissolution et la fin de toute activité politique. Cette annonce vient mettre un point final à la dernière insurrection armée d’Europe occidentale qui a fait pendant des décennies plus de 800 morts et des milliers de blessés.
Classée comme terroriste par l’Union européenne, l’ETA avait déjà renoncée à la violence en 2011 et livré ses armes l’année dernière. Dans sa « déclaration finale » datée d’hier jeudi et distribuée à la presse, l’organisation clandestine dit avoir « démantelé l’ensemble de ses structures » et « mettre fin à toute activité politique ».
L’annonce de la dissolution devrait être suivie ce vendredi d’une « conférence internationale » à Cambo-les-bains, au Pays basque français, où sont attendus Gerry Adams, l’ex-chef du Sinn Fein irlandais, et des représentants de plusieurs partis espagnols qui seraient ainsi garants de la bonne foi de l’ETA.
Mais cette dissolution de l’ETA ne devrait pas suffire à faire tourner cette sombre page de l’histoire de l’Espagne et de la France. Madrid, qui a jusqu’à présent refusé toute contrepartie à la dissolution de l’ETA, assure qu’il ne lui sera accordée aucune impunité.
Le Covite, le Collectif des victimes du terrorisme, a tenu une conférence de presse à Saint-Sébastien, la ville basque qui a connu le plus d’attentats, et exigé que l’ETA condamne la terreur et cesse de rendre des hommages publics à ses militants quand ils sortent de prison, et qu’elle fasse la lumière sur 358 crimes encore inexpliqués.
Fondée en 1959 sous la dictature de Francisco Franco, l’ETA a fait au moins 829 mors dans une campagne d’assassinats et d’attentats à la bombe en Espagne et en France, au nom de l’indépendance de « Euskal Herria », le Pays basque espagnol et français et la Navarre. Mais ces dernières années, l’organisation était très affaiblie, décimée par les arrestations de ses chefs et rejetée par la population.