La justice française se prononcera le 13 juin prochain, sur la demande d’extradition formulée par le gouvernement de Burkina Faso, concernant François Compaoré, mis en cause dans l’enquête sur l’assassinat en 1998, du journaliste Norbert Zongo et de trois de ses compagnons.
Le frère de l’ex-président déchu du Burkina Faso, Blaise Compaoré, qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis contre lui le 5 mai 2017, par Ouagadougou, a été arrêté fin octobre dernier à l’aéroport de Paris Charles-de-Gaulle.
Lors d’une audience ce mercredi 28 mars, devant la chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris, les avocats de François Compaoré ont dénoncé des failles dans la demande d’extradition introduite par la justice burkinabé, et demandé qu’elle soit écartée.
La défense a ainsi mis en doute l’existence de documents qui, selon la justice burkinabé, incrimineraient François Compaoré dans le dossier Zongo. D’ailleurs, lesdits documents n’ont jamais été transmis à la justice française, a déploré Me Pierre-Olivier de la défense.
Il a également plaidé le « risque » de voir la peine de mort s’appliquer à son client s’il retournait dans son pays, en dépit des assurances fournies par le Burkina Faso. En visite dans la capitale burkinabé en début d’année, le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron avait été interpelé, lors d’une conférence publique avec les étudiants burkinabé, sur ce dossier d’extradition de François Compaoré, et celui de l’enquête sur l’assassinat de Thomas Sankara.
M. Macron avait alors indiqué qu’il ne pouvait faire aucune pression sur la justice de son pays dans cette affaire, mais il a promis que la justice française ferait le nécessaire pour que cette affaire soit traitée comme il se doit.
Il a en outre promis d’œuvrer pour que certains dossiers français soient déclassifiés, afin de permettre à l’enquête sur l’assassinat de Thomas Sankara, d’avancer.