Le représentant du Haut Commissariat aux réfugiés (HCR), des Nations unies, Roberto Mignone a annoncé hier mercredi lors d’une table ronde à Paris organisée par l’Institut français des relations internationales (IFRI), que 1.334 réfugiés avaient été évacués de la Libye vers des pays tiers.
Parmi ce groupe, 1.020 réfugiés ont été évacués vers le Niger, et 312 autres vers l’Italie. Le HCR espère pouvoir porter cette année, le nombre des évacués à un total de 8.000 personnes avec la mise en place à Tripoli, du “centre de transit” d’une capacité d’accueil de 1.000 migrants.
Ce centre est conçu comme une “alternative” aux centres de détention libyens et doit permettre d’accélérer les évacuations.
Le HCR a programmé à terme six évacuations par mois avec un avion de 135 places, soit 810 personnes par mois. La première tranche du nouveau centre, d’une capacité de 160 personnes, doit être prête d’ici deux mois.
Mais les 1.334 réfugiés déjà évacués ne représentent qu’une fraction des 48.000 réfugiés encore présents sur le sol libyen et la réussite du plan d’évacuation de ces réfugiés est encore loin d’être garantie.
Ce plan implique que des délégations des pays tiers se rendent au Niger pour y auditionner les réfugiés qu’ils vont accueillir, sur une liste préétablie par le HCR. Or, jusque-là, les réinstallations de ces exfiltrés plafonnent à 25 migrants accueillis en France en décembre, alors que les pays d’accueil ont offert 17.000 places sur les 40.000 demandées par le HCR pour les réfugiés issus de 25 pays de la région.
Le Niger étant l’un des pays les plus pauvres du monde, le centre de transit risque d’être bloqué si les éventuels pays d’accueil ne se mobilisent pas. Niamey a déjà suspendu l’accueil temporaire des réfugiés en provenance de la Libye.
Comme solution, Roberto Mignone a proposé l’ouverture de nouveaux centres dans d’autres pays africains et annoncé des négociations en cours avec le Burkina Faso, le Tchad ou encore le Maroc.