Bravant l’interdiction de manifester, un millier de médecins algériens se sont rassemblés lundi à Alger, pour appeler à l’abrogation du service civil les contraignant à exercer dans des zones parfois reculées.
Il s’agit de médecins « résidents », autrement dit en cours de spécialisation, qui observent un mouvement de grève depuis trois mois. Certains portant des brassards avec la mention « Médecins en colère » et d’autres, des masques chirurgicaux noirs, ces praticiens ont pu se rassembler en milieu de matinée devant la Grande Poste, place emblématique de la capitale algérienne.
Le déploiement massif d’agents de police en civil et en uniformes sur les lieux n’a pas entravé la tenue du rassemblement. Toutefois, dans la matinée, les forces de l’ordre ont filtré de manière rigoureuse l’entrée dans ce quartier, avant d’encercler des protestataires qui continuaient à manifester l’après-midi.
Par ailleurs, près de 300 manifestants ont réussi à se diriger vers le siège de l’Assemblée populaire nationale, qui est la chambre basse du Parlement algérien. Mais, ils ont été bloqués par des policiers à une centaine de mètres du bâtiment. Ce qui les a obligés à rebrousser chemin jusqu’à la Grande Poste, encadrés par la police anti-émeute.
Titulaires d’un diplôme de médecine générale, les 13 000 « résidents » algériens suivent une formation de spécialisation après y avoir été admis sur concours. Actuellement, ils observent une grève, déclarée illégale le 24 janvier dernier par la justice algérienne.
Ces médecins militent pour l’abrogation du service civil, qui les contraint à exercer durant un à quatre ans dans des zones des fois reculées au terme de leurs études. A cela s’ajoutent 12 mois de service militaire obligatoire pour l’ensemble des Algériens de sexe masculin.