Alexeï Navalny, l’un des principaux opposants au président russe Vladimir Poutine et figure de proue de la lutte anti-corruption en Russie, a dénoncé ce mercredi, devant la Cour européenne des droits de l’Homme, le caractère politique des poursuites dont il fait l’objet en Russie.
La Cour européenne devait examiner plusieurs de ses requêtes contre Moscou, accusé d’arrestations «arbitraires».
Des échecs répétés devant les juridictions russes ont poussé Alexeï Navalny à saisir la Cour de Strasbourg, introduisant cinq requêtes entre 2012 et 2014, pour dénoncer les « arrestations illégales » et les « privations de liberté arbitraires » dont il a été victime en Russie.
Agé de 41 ans, Alexeï Navalny, charismatique militant anti-corruption, avocat de profession, a été arrêté à sept reprises par la police russe entre 2012 et 2014, en marge de rassemblements politiques contre le gouvernement du président Poutine.
A chacune de ces arrestations, il a été conduit dans un poste de police, gardé pendant plusieurs heures et inculpé d’une infraction administrative, pour « violation de la procédure établie de conduite des événements dans un lieu public » ou pour « désobéissance à une sommation légale de la police ».
Après l’échec de ses recours en Russie, la Cour de Strasbourg lui avait partiellement donné gain de cause l’année dernière en condamnant la Russie en première instance pour violation du droit à la liberté de réunion, détention arbitraire et procès inéquitable, jugeant les sanctions disproportionnées au regard du caractère pacifique des rassemblements, sans toutefois se prononcer sur le caractère éventuellement politique des poursuites.
A quelques semaines de la présidentielle russe du 18 mars, Alexeï Navalny entend profiter de la tribune qui lui est offerte pour déteindre sur le scrutin auquel il ne pourra pas participer parce qu’il est frappé d’inéligibilité. L’opposant a appelé au boycott du scrutin qu’il considère comme joué d’avance, ainsi qu’à de grandes manifestations dimanche.