Les Catalans espagnols se rendent ce jeudi aux urnes, pour élire les 135 députés du parlement régional de la Catalogne, un scrutin convoqué par Madrid après la proclamation d’indépendance unilatérale de cette région autonome du nord-est de l’Espagne et sa mise sous tutelle par le gouvernement central.
A travers ce vote, les Catalans vont en même temps, trancher sur le retour ou non des séparatistes, évincés du pouvoir, après leur déclaration unilatérale d’indépendance du 27 octobre et la mise sous tutelle de la région autonome de Catalogne par le gouvernement central de Madrid.
Ce scrutin a des allures d’un nouveau référendum d’autodétermination après celui, illégal, du 1er octobre dernier. Mais la donne est très différente pour le scrutin de ce jeudi.
Tout d’abord, la campagne électorale a été pour le moins atypique, puisque les principaux leaders catalans ont mené campagne depuis la prison ou d’un pays étranger, notamment la Belgique, où ils se sont réfugiés pour échapper à la justice de leur pays.
Le président catalan destitué Carles Puigdemont est exilé à Bruxelles et son ancien vice-Président Oriol Junqueras est enfermé dans la prison d’Estremera, près de Madrid.
Lors des dernières élections régionales de septembre 2015, les partis indépendantistes avaient obtenu la majorité des sièges au Parlement régional, avec 72 députés sur 135, mais le scrutin de ce jeudi s’annonce beaucoup plus serré, l’alliance entre indépendantistes a volé en éclats.
Les unionistes, bien que pas totalement en phase entre eux non plus, se sont mobilisés, mettant en avant la situation économique de la région suite au déménagement hors de la région, du siège social de plus de 3.000 entreprises, dont les deux plus grandes banques catalanes. Le tourisme, vital pour l’économie locale, a également pâti de la situation.