Des manifestations hostiles au gouvernement du Kurdistan irakien qui secouent depuis lundi dernier cette région autonome d’Irak, ont fait mardi au moins cinq morts et plus de 200 blessés.
Le Kurdistan irakien est confronté une crise interne depuis l’échec de son référendum d’auto-détermination organisé en septembre dernier. D’importantes manifestations ont eu lieu ces deux derniers jours à proximité de Souleymanieh, dans le nord-est de la région autonome.
Dans cette localité, les protestataires ont mis le feu aux sièges du Parti démocratique du Kurdistan et de l’Union patriotique du Kurdistan, les deux principales formations politiques de la région autonome. Par la suite, les émeutiers sont entrés en confrontation avec les forces de l’ordre, qui ont riposté en ouvrant le feu.
Des heurts similaires ont eu lieu dans d’autres localités du Kurdistan irakien. Il y aurait des dizaines de blessés, parfois par balles, d’après un bilan dressé par des sources hospitalières locales.
Les contestataires visent particulièrement la classe dirigeante de la région autonome. Celle-ci est sortie complètement discréditée de sa tentative d’organiser le référendum d’indépendance en septembre. Le «oui» l’avait massivement emporté, mais, peu après, les forces armées irakiennes ont reconquis les territoires kurdes riches en pétrole, créant un début de chaos dans le Kurdistan irakien.
Par ailleurs, les autorités kurdes sont également décriées suite à la dégradation de la situation socio-économique. Les prix ne font qu’augmenter alors que les salaires des fonctionnaires ne sont pas versés et les pénuries d’électricité sont devenues courantes.