Sur le site de lancement de Kourou, en Guyane française, le compte à rebours se poursuit pour le lancement du premier satellite qui permettra bientôt au Maroc de faire partie du cercle restreint de pays détenant la technologie d’observation spatiale et l’un des trois pays en Afrique à se doter d’un satellite, avec l’Egypte et l’Afrique du Sud.
Le lancement du satellite, baptisé « Mohammed VI-A », est prévu le 8 novembre. L’engin d’observation spatiale avait fait l’objet d’un accord, négocié discrètement entre le Maroc et la France pour près de 600 millions d’euros. Construit par Airbus et Thales, ce premier satellite marocain sera suivi par le lancement d’un deuxième, probablement au début de 2018.
L’objectif pour le Maroc est de disposer d’un système d’observation spatiale qui sera piloté à partir d’un centre situé près de la capitale du Royaume, Rabat. Le système permettra d’observer constamment une bande large de 800 km, avec une résolution de 70 cm. L’utilité de l’observation spatiale est évidente pour le Maroc, qui dispose de quelque 3500 km de côtes sur l’océan Atlantique et la Méditerranée.
Les usages pour une meilleure gestion des ressources forestières et des eaux de surface et souterraines sont également en tête des préoccupations marocaines. Ceci à un moment où le royaume chérifien a adopté une stratégie environnementale audacieuse, dont les contours ont été présentés lors de la COP22 de novembre 2016 à Marrakech.
Outre la large palette d’usages civils, les deux satellites offrent aussi des applications militaires et stratégiques non négligeables. Cela pourrait aller de la surveillance des mouvements du Polisario, le front séparatiste soutenu par l’Algérie, à l’observation des activités des réseaux de trafic de drogue, des passeurs de migrants, des groupes terroristes qui montent en puissance en Afrique du Nord et au Sahel…