Profitant de la publication de ses résultats trimestriels, l’avionneur européen Airbus a révélé hier mardi, avoir informé les autorités américaines des inexactitudes sur des contrats d’exportations d’équipements militaires et de services associés.
Cette annonce augure de nouvelles difficultés judiciaires pour le groupe, des difficultés qui ne l’empêchent pas d’être confiant quand à son avenir à court terme.
Le directeur financier d’Airbus Harald Wilhelm a confié à des journalistes que sa compagnie n’a révélé aucun secret militaire américain et continue « comme d’habitude » à demander des licences à l’exportation dans le cadre de la réglementation américaine sur la commercialisation d’armes (Itar).
En dépit de cette précision, l’aveu d’Airbus pourrait lui créer de nouveaux démêlés avec la justice des Etats-Unis. Le groupe européen d’aérospatiale et de défense est déjà visé par des enquêtes anticorruption au Royaume-Uni et en France menées respectivement par le SFO (Serious Fraud Office) britannique et le PNF (Parquet national financier) français.
Tom Enders, le président exécutif d’Airbus, avait prévenu début octobre, le personnel que ces deux enquêtes pourraient entraîner des « pénalités importantes » pour le groupe au risque de traverser une « période turbulente et déroutante ».
Ces procédures au Royaume-Uni et en France ne font pas l’objet de provisions dans les comptes d’Airbus et le groupe pourrait écoper de plusieurs milliards d’euros d’amende en raison de la masse de documents suspects remontant à des années.
Mais ses déboires judiciaires n’empêchent pas le groupe aéronautique d’être optimiste en ce qui concerne son avenir. Airbus a confirmé ses objectifs annuels de bénéfice opérationnel, de trésorerie et de livraisons d’avions de ligne, tout en gardant en ligne de mire l’équilibre financier du programme A350 à la fin de la décennie.
Dans l’aviation civile, qui est de loin sa principale activité, Airbus n’a pas renoncé à son objectif non officiel de 720 livraisons cette année, comptant en tous cas dépasser le seuil des 700 sur lequel il communique encore.