Au Maroc, le roi Mohammed VI a limogé mardi plusieurs ministres et hauts fonctionnaires, dont un rapport d’audit a pointé la responsabilité dans des retards et dysfonctionnements enregistrés dans un vaste programme de développement dans la ville d’Al Hoceima et sa région, dans le Nord du Royaume, sous le précédent gouvernement de Abdelilah Benkirane.
Aboutissement d’un travail d’audit mené par la Cour des Comptes, connue pour son objectivité et la transparence de ses investigations, le rapport n’a toutefois pas relevé de détournements ou de malversations. Il a toutefois constaté un grand retard dans le lancement des projets, « pis encore la grande majorité de ces projets n’avait même pas été lancée », selon le rapport.
Le long processus d’audit mené par le Cour des Comptes, présidée par l’ancien premier ministre Driss Jettou, a contribué à conférer la transparence et la distance nécessaires qui ont permis de dissocier les résultats du rapport des protestations enregistrées, au cours des derniers mois, dans la ville d’Al Hoceima.
Parmi les ministres remerciés figurent quatre ministres dans l’actuel gouvernement, conduit par l’islamiste Saad Eddine El Othmani et qui étaient également membres du gouvernement de son prédécesseur, Abdelilah Benkirane.
Il a également été décidé qu’aucune fonction officielle ne sera confiée à l’avenir à la vingtaine d’autres responsables dans l’ancien gouvernement qui ont été limogés.
La décision de Mohammed VI prise après consultation du chef du gouvernement, s’inscrit dans le cadre de l’application du principe de la reddition des comptes contenu dans la Constitution de 2011, et promise par le souverain marocain.