Une centaine de députés allemands d’extrême droite font leur entrée ce mardi au Bundestag (parlement) allemand, une première dans ce pays depuis 1945.
La séance inaugurale de la nouvelle chambre des députés allemands issue des législatives du 24 septembre est prévue pour ce mardi. Les conservateurs de la chancelière allemande Angela Merkel ont gagné ce scrutin mais avec le plus bas score de voix depuis 1949. Ce qui affaiblit la dirigeante allemande dès l’entame de son quatrième mandat.
En clair, elle est contrainte de faire avec l’entrée au Bundestag des extrémistes de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD). Cette formation politique a obtenu 12,6 % des voix aux législatives, ce qui est inédit pour un parti de cette famille politique dans l’histoire d’après-guerre de l’Allemagne.
L’AfD a concentré sa campagne sur la grogne des électeurs suite à l’arrivée de plus d’un million de demandeurs d’asile. Ainsi, les 92 élus d’extrême droite constituent désormais la troisième force politique d’Allemagne.
La session inaugurale portera essentiellement sur l’élection du nouveau président du Parlement allemand, le conservateur Wolfgang Schaüble, qui est soutenu même au-delà de sa famille politique. Alors qu’il était ministre des Finances lors du précédent mandat de Mme Merkel, celle-ci a su le persuader de quitter ce poste en affirmant avoir besoin d’un homme comme lui pour modérer les échanges au niveau du Bundestag.
Il s’agira également d’élire les vice-présidents de la même assemblée nationale. Normalement, l’AfD, en sa qualité de groupe parlementaire, devrait occuper un de ces postes. Mais son candidat, Albrecht Glaser, est boudé par les autres formations politiques à cause de ses positions sur l’islam, qu’il traite « d’idéologie » non couverte par la liberté de religion garantie par la Constitution.