Deux ex-ministres et un général à la retraite algériens ont estimé dimanche, que le président Abdelaziz Bouteflika, gravement malade depuis 2013, «n’est plus en mesure de diriger» le pays, appelant dans la foulée, à empêcher sa candidature à un cinquième mandat l’année prochaine.
« Ça suffit », ont écrit dans un communiqué diffusé par la presse locale Ahmed Taleb, ex-ministre des Affaires étrangères et candidat à l’élection présidentielle de 1999, l’avocat Ali Yahia Abdenour, ex-ministre et doyen des activistes des droits humains en Algérie, et le général retraité Rachid Benyelles, ex-chef des forces navales.
«Le chef de l’Etat actuel, très lourdement handicapé, n’est manifestement plus en mesure de continuer à diriger le pays», ont jugé ces trois personnalités algériennes.
Les capacités d’Abdelaziz Bouteflika, 80 ans, à diriger l’Algérie font l’objet de débats dans son pays. En effet, le dirigeant algérien est affaibli suite à un accident vasculaire cérébral survenu en 2013. Toutefois, cela n’a pas empêché sa réélection en 2014.
A présent, son entourage envisage publiquement sa candidature à un cinquième mandat en 2019 alors qu’il a déjà établi un record de longévité aux commandes de l’Algérie, depuis sa première élection en 1999.
Dans leur communiqué, les trois anciens responsables accusent «ceux qui détiennent véritablement le pouvoir, à savoir l’entourage familial du président et un groupe de puissants oligarques» de «l’exhiber pour dissiper les rumeurs et montrer qu’il est toujours en vie» et de «préparer la candidature pour un cinquième mandat présidentiel d’un vieil homme impotent et incapable de s’exprimer ».
Et d’ajouter : « dans tout autre pays démocratique, pareille situation aurait conduit soit à une démission librement exprimée par le Président, au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, soit à la destitution de celui-ci par voie constitutionnelle ».
Le trio finit par appeler à la création d’un «front commun» contre «ceux qui ont confisqué» le pouvoir en Algérie, «depuis près de 20 ans».