Des centaines de milliers d’Espagnols se sont rassemblés dans les rues de la capitale catalane Barcelone hier dimanche pour manifester leur opposition à l’indépendance de la Catalogne.
Cette manifestation illustre à elle seule à quel point la question de l’indépendance de la Catalogne divise la population de cette région du Nord-Est de l’Espagne.
La manifestation a été convoquée par l’association Société civile catalane (SCC), qui milite pour un maintien au sein de l’Espagne, et soutenue par les conservateurs du Parti populaire, au pouvoir à Madrid et les centristes de Ciudadanos.
Les socialistes, qui n’y ont pas participé officiellement, avaient quand même appelé leurs militants à rejoindre le mouvement. La police locale estime à 350 000 le nombre de personnes venues manifester contre plus d’un million par les organisateurs.
La foule munie de drapeaux catalans ou européens, mais aussi de milliers de drapeaux de l’Espagne, du jamais vu dans le pays depuis la fin du régime de Francisco Franco, scandait «Vive la Catalogne ! Vive l’Espagne !».
La manifestation d’hier dimanche est la première grande manifestation anti-indépendantiste à Barcelone depuis le début de la crise. Les participants se considèrent comme la «majorité silencieuse» qui n’a pas eu voix au chapitre depuis que les autorités indépendantistes ont organisé le scrutin le 1er octobre dernier. Les manifestants ont surtout appelé au dialogue qui est mal engagé.
Madrid et Barcelone restent arc-boutées sur leurs positions. Le président catalan Carles Puigdemont entend appliquer la loi du référendum approuvée début septembre par le Parlement régional catalan qui l’autorise à déclarer l’indépendance en cas de victoire du «oui» au référendum.
Le Premier ministre Mariano Rajoy, qui refuse tout dialogue tant que les autorités séparatistes catalanes n’auront pas renoncé à déclarer l’indépendance, menace d’appliquer l’article 155 de la Constitution qui permet de suspendre l’autonomie d’une région.