Le gouvernement de la région autonome de Catalogne a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi les résultats du référendum sur l’indépendance de la région, affirmant que le « oui » l’avait emporté avec 90% des voix. Mais, le référendum, qui a été émaillé de plusieurs scènes de violence, n’a pas été reconnu par le gouvernement de Madrid.
Pour le président de la Catalogne, le séparatiste Carles Puigdemont, les Catalans ont « gagné le droit d’avoir un Etat indépendant ». Mais les échauffourées ont été nombreuses avec les forces de l’ordre espagnoles.
Plus de 90 personnes ont été blessées à l’issue de l’intervention de la police. Les autorités catalanes ont évoqué des bilans bien supérieurs, assurant que plus de 800 personnes avaient sollicité « une assistance médicale ».
Le référendum sur l’indépendance de la Catalogne avait été formellement interdit par l’Etat espagnol. Depuis Madrid, le Premier ministre Mariano Rajoy a salué l’action de la police et nié le scrutin. Il n’en demeure pas moins que la tenue de ce référendum affaiblit la position de son gouvernement conservateur.
Ceci, d’autant plus que les séparatistes catalans n’entendent pas s’arrêter en si bon chemin. Carles Puigdemont a annoncé que son gouvernement allait transmettre dans les prochains jours au Parlement de Catalogne les résultats du référendum de dimanche pour qu’il agisse en conséquence, « comme prévu par la loi organisant le référendum », laissant entendre une proclamation de l’indépendance de la Catalogne.
Ce référendum est le dernier épisode de la pire crise politique que l’Espagne ait connu depuis le coup d’Etat militaire avorté le 23 février 1981. Pourtant, il n’est assorti d’aucune des garanties qui accompagnent les scrutins électoraux. Aucune commission électorale n’a supervisé l’organisation, le recensement n’était pas transparent et le vote n’était pas secret.