Mardi, devant les étudiants de la Sorbonne à Paris, le président français Emmanuel Macron a présenté dans un discours très attendu ses propositions pour la « refondation » de l’Europe, parmi lesquelles la constitution d’une « force commune d’intervention » et un « budget de Défense commun ».
Plusieurs pistes ont été avancées par le chef de l’Etat français pour permettre cette refondation de l’Europe. Les principales sont la création d’un budget de la zone euro, qui serait piloté par un ministre des Finances et contrôlé par un Parlement.
Ce budget, alimenté par la taxation du secteur du numérique, de taxes environnementales et par un jour d’impôt, par exemple l’impôt sur les sociétés une fois l’harmonisation achevée, financerait des investissements et assurerait une stabilisation face aux chocs économiques.
Emmanuel Macron a également proposé une taxe aux frontières de l’Europe sur le carbone pour soutenir la transition écologique et « assurer l’équité entre les producteurs européens et leurs concurrents ». Par ailleurs Emmanuel Macron a plaidé pour la constitution d’une « force commune d’intervention », d’un « budget de Défense commun » et « d’une doctrine commune pour agir ».
Un Fonds européen de défense et une coopération structurée permanente devraient ainsi être créés. Le président français s’est également prononcé pour la création d’une académie du renseignement et d’un parquet européen pour lutter contre la criminalité organisée et le terrorisme.
La création d’un espace commun des frontières, de l’asile et de l’immigration ainsi qu’un office européen de l’asile a été proposée pour répondre au défi migratoire.
A tous ceux qui le soutiennent, Emmanuel Macron propose de créer un groupe de réflexion sur la refondation européenne dès l’année prochaine. Mais les ambitions du président français pour la zone euro, surtout sur le plan économique, pourraient être compromises par les évènements sur la scène politique allemande.
La chancelière allemande, fervente défenseur de l’Europe, n’a pas réagi dans l’immédiat au discours d’Emmanuel, toute occupée qu’elle est à négocier la constitution d’un gouvernement avec l’apparition, pour la première fois depuis la Seconde guerre mondiale, des nationalistes de l’extrême-droite au Parlement.
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