La venue sur le sol belge de trois fonctionnaires soudanais pour identifier des migrants originaires de leur pays a suscité une polémique dans le Royaume.
Ces trois fonctionnaires soudanais sont arrivés dimanche dernier sur invitation du secrétaire d’Etat à la migration, Theo Francken, pour étudier la situation d’une centaine de leurs compatriotes, récemment interpellés à Bruxelles et présentement détenus dans des centres de rétention.
D’après M. Francken, cette démarche vise à déterminer l’identité des personnes qui, en majorité, auraient déchiré leurs documents une fois arrivés en Belgique. Ce responsable avait indiqué lundi dernier à New York où il prenait part à la session de l’ONU que cela n’empêchait pas les Soudanais concernés de demander l’asile.
Malgré ses explications, de telles procédures ne passent pas dans l’opposition socialiste et écologiste. Ainsi, le PS francophone a regretté de voir associées les autorités d’une dictature à l’identification de migrants fuyant précisément ce régime.
De son côté, la formation politique chrétienne-démocrate flamande CD & V a demandé de la « clarté » sur cette affaire. Dans les jours à venir, le Premier ministre belge, Charles Michel, devra s’expliquer devant le Parlement.
Allant plus loin, le président de la Ligue des droits de l’Homme, Alexis De Swaef, a appelé à la démission de Theo Francken, précisant que le chef d’Etat soudanais Omar El-Béchir fait l’objet, depuis 2009, d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour génocide, crime contre l’humanité et crimes de guerres.