Les responsables de la représentation du cabinet international KPMG en Afrique du Sud, dont son président Ahmed Jaffer et son directeur général Trevor Hoole, ont présenté leurs démissions vendredi dernier suite à un scandale politique.
Ce cabinet d’audit a admis avoir manqué à sa mission en taisant des affaires de corruption et autres manipulations dans lesquelles est impliquée, depuis plusieurs mois déjà, la puissante fratrie d’hommes d’affaires Gupta, réputée proche du dirigeant sud-africain, Jacob Zuma.
En effet, ce cabinet international d’audit a reconnu, entre autres faits avoués, avoir élaboré un rapport mettant en cause l’ancien ministre sud-africain des Finances, Pravin Gordhan, dans une affaire de cabinet noir.
Le chef d’Etat sud-africain Jacob Zuma s’est appuyé sur ce document pour démettre de ses fonctions gouvernementales l’ex-argentier, pourtant respecté pour sa rigueur et son souci de bonne gouvernance. Au final, KPMG a admis que ces allégations ne reposaient sur aucun fondement. Par le biais d’un communiqué, ce cabinet a « regretté l’impact » de ces accusations.
En toute vraisemblance, M. Gordhan n’est pas satisfait de ces regrets, ni de la démission des responsables du cabinet international d’audit. Aussi, a-t-il estimé que « ce communiqué est loin d’être acceptable, par rapport aux dégâts que KPMG a causés ».
Depuis juin dernier, la succursale sud-africaine de KPMG est éclaboussée par les « Guptaleaks », des documents relayés par les médias sur la richissime famille Gupta et la corruption au sein de l’Etat sud-africain.