Le parquet général espagnol a annoncé hier jeudi, des poursuites contre les dirigeants de la Catalogne, après que l’ensemble du cabinet du président catalan ait signé le texte convoquant officiellement un référendum d’autodétermination de la région.
Le texte, qui a été voté avec 72 voix pour et 11 abstentions, a été signé mercredi à 23h26 par l’ensemble du cabinet de Carles Puigdemont, qui entend ainsi afficher son unité.
Avant la signature de ce texte, le gouvernement local avait promulgué une loi régionale organisant la tenue du référendum et instaurant un «régime juridique exceptionnel» qui prévaudra sur toutes les normes qui pourraient entrer en conflit avec la loi, ce qui équivaut à dire d’avance à l’Etat espagnol et à la justice qu’ils ignoreront leurs décisions.
La réaction de Madrid, qui a déjà promis que le vote du 1er octobre n’aura pas lieu, était attendue. Le procureur général Jose Manuel Maza a déclaré jeudi à la mi-journée, que «des sanctions pénales sont en préparation» contre particulièrement les dirigeants du parlement catalan qui ont facilité la loi votée mercredi, et les membres du gouvernement catalan qui ont convoqué le référendum. Le parquet a également indiqué qu’il saisirait le matériel prévu pour le référendum catalan.
La question de l’indépendance de la Catalogne est une des pires crises politiques que l’Espagne ait connues en 40 ans de démocratie. Elle divise jusque dans le Parlement catalan où les indépendantistes sont majoritaires depuis 2015.
Jusqu’à la dernière minute, l’opposition avait tenté par tous les moyens de freiner les séparatistes, exigeant de plus longs débats et davantage de garanties. Une large partie de l’opinion publique est lasse de ce débat avec plus de 70% des Catalans qui souhaitent une consultation qui règlerait définitivement la question.