Un migrant gambien, de retour dans son pays d’origine, après des années d’errance sur le continent africain et notamment en Libye, a mis sur pied une association visant à sensibiliser les jeunes et à réclamer du travail sur place au lieu de s’aventurer vers d’autres cieux pleins de dangers et de risques.
Karamo Keïta souhaite que personne ne vive les difficultés qu’il a connues en Libye lors de son périple vers l’Eldorado européen. Rapatrié il y a quelques mois, ce jeune de 27 ans a créé, en compagnie d’autres migrants également victimes d’abus durant leur voyage dans le Sahara, une association baptisée «Les Jeunes contre la migration illégale» qui a pour objectifs de réclamer au nouveau gouvernement gambien la création d’emplois.
D’après les statistiques de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), plus de 5 400 Gambiens sont arrivés en Italie cette année après avoir traversé la Méditerranée. Cette agence onusienne a indiqué que la Gambie, plus petit pays de l’Afrique continentale, possède le taux le plus élevé de migrants traversant la Méditerranée par habitant.
Karamo Keïta a relaté avoir payé de grosses sommes au Burkina Faso, avant d’attendre longtemps un passeur à Agadez au Niger, étape antérieure à son arrivée en Libye, là où l’enfer commença.
Dans ce pays maghrébin, ce migrant a dû travailler sans être rémunéré pour des intermédiaires censés le conduire jusqu’au Nord. Une fois à Tripoli en janvier dernier, il a été arrêté par la police, qui l’a notamment battu.
Après trois mois de prison, Karamo Keïta a été reconduit à Banjul via un avion de l’OIM. Plus de 6 000 Gambiens sont bloqués en Libye, d’après cette agence onusienne, qui en a rapatrié 787 depuis début 2017.