L’ancien Premier ministre libyen (2012-2014), Ali Zeidan a été enlevé le 13 août dernier à Tripoli par les membres d’une milice armée, mais son rapt non encore revendiqué, n’a été reconnu officiellement qu’hier lundi. Ali Zeidan aura donc été enlevé 24 heures après son retour en Libye le 12 août au terme d’un séjour en Europe. Pour sa famille, l’enlèvement a été commandité par Fayez al-Sarraj, chef du Conseil présidentiel.
Selon le fils d’Ali Zeidan, Fayez al-Sarraj était informé de la venue à Tripoli de l’ancien Premier ministre et l’aurait convaincu d’aller dans un hôtel non sécurisé situé dans un quartier sous contrôle de milices pro-gouvernementales.
Un autre membre de la famille d’Ali Zeidan, présent lors de son enlèvement, accuse les hommes de Haitham Tajouri, chef d’une milice à la solde du gouvernement, d’être les auteurs de ce rapt. Selon Tajouri, Ali Zeidan serait retenu et interrogé dans le quartier général de cette milice, établi dans un immeuble abandonné à Tripoli.
Le silence affiché par les autorités libyennes sur cette affaire vient renforcer les soupçons qui pèsent sur elles, des soupçons que partage la Commission nationale des droits de l’Homme en Libye.
Pourtant Ali Zeidan n’a aucun problème avec la justice et aucun ordre de Justice ou mandat d’arrêt n’ont été émis contre lui. Il avait quitté secrètement le pays en 2014, peu de temps après avoir perdu un vote de confiance du parlement.
Selon sa fille Inas, il était revenu dans le pays dans le but d’essayer de communiquer dans un dialogue démocratique et de travailler sur de nouveaux projets de développement.