Le Parlement italien a approuvé hier mercredi le déploiement d’une mission navale militaire dans les eaux territoriales libyennes.
Baptisée «Mar sicuro» (mer sûre), cette mission a pour objectif d’épauler les garde-côtes libyens dans leur lutte contre le trafic d’êtres humains.
Le ministère italien de la Défense a immédiatement annoncé, après l’approbation de la décision par le parlement, l’entrée dans l’après-midi dans les eaux territoriales libyennes du premier navire militaire italien. Ce patrouilleur est le Commando Borsini et pourra être secondé par un navire logistique.
Le ministère italien de la Défense a précisé que les navires de la mission pourront répondre en cas d’attaque, mais d’une façon limitée. La zone d’action de cette mission doit être définie conjointement avec les responsables libyens.
Le gouvernement italien a affirmé qu’il n’avait pas l’intention d’imposer dans cette zone «un blocus naval», et que son action ne constituera pas une entrave à la souveraineté de la Libye. Il a précise qu’il s’agit d’une réponse à une «demande de soutien et d’aide aux garde-côtes libyens» dans la lutte contre les trafiquants d’êtres humains.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, les passeurs de migrants profitent de l’instabilité en Libye pour envoyer des dizaines de milliers de migrants vers l’Europe. L’Italie s’exaspère de plus en plus de l’inaction de ses partenaires européens face à l’arrivée continue de migrants sur ses côtes.
Rome a décidé de diversifier ses moyens d’action, en soutenant par exemple la négociation d’un accord avec les tribus dans le sud de la Libye de manière à limiter les entrées de migrants venant des pays voisins comme le Tchad ou le Niger.
Mais le déploiement de patrouilleurs militaires par l’Italie dans les eaux méditerranéennes libyennes fait craindre aux organisations de défense des droits de l’Homme que Rome ne participe au refoulement de migrants vers un pays où ils risquent d’être maltraités, comme c’est le cas en Libye.