La justice néerlandaise a suspendu la remise à la Belgique de huit personnes suspectées de narcotrafic, faute de garanties sur les conditions d’incarcération dans les centres pénitentiaires belges, a annoncé mardi le tribunal d’Amsterdam.
La Chambre d’entraide judiciaire internationale du tribunal d’Amsterdam a précisé dans un communiqué, que «la demande de remise formulée par la Belgique de huit personnes résidant aux Pays-Bas a été temporairement suspendue ». Et d’ajouter que « des informations doivent d’abord être données sur les conditions de détention dans les prisons belges ».
Les huit concernés sont soupçonnés en Belgique d’avoir pris part à une organisation criminelle impliquée dans le narcotrafic de l’Amérique du Sud vers le continent européen, en transitant, entre autres, par le port d’Anvers, situé dans le nord de la Belgique. Pour cela, le ministère public belge entend les poursuivre. Ainsi, le juge d’instruction d’Anvers avait formulé une demande de remise auprès du tribunal d’Amsterdam.
Afin de justifier sa décision, la Chambre du tribunal d’Amsterdam a évoqué un communiqué du Conseil de l’Europe déplorant l’état des centres pénitentiaires belges, rendu public en juillet dernier. Cette instance européenne y a exprimé « son inquiétude sur le respect en toutes circonstances de certains droits des détenus », qui ont été maintenus « en cellule quasiment en permanence durant de précédentes grèves du personnel », d’après le tribunal.
De l’avis du ministre belge de la Justice, Koen Geens, le tribunal d’Amsterdam souhaite « examiner » de façon plus détaillée les conditions de détention en Belgique. Ce qui explique ses « consultations » actuelles avec le ministère belge de la Justice.