Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy a été entendu mercredi dernier, par la justice espagnole comme témoin dans le cadre du procès d’un réseau de corruption au sein de sa formation, le Parti populaire (PP).
Mariano Rajoy qui a affirmé lors de cette audition, tout ignorer des finances de son parti, a eu droit à quelques égards. Le tribunal lui a permis de passer par une entrée discrète pour éviter les journalistes et les photographes, et lui a réservé une place spéciale dans la salle d’audience, située sur l’estrade à côté des juges, le plus loin possible des accusés.
Aux avocats de la partie civile qui l’interrogeaient, Mariano Rajoy a répondu ne jamais s’être occupé des affaires financière du PP.
L’instruction du dossier, ouverte en 2007 a permis aux enquêteurs de mettre à jour un système de commissions versées par les entreprises en échange de contrats publics, à travers des intermédiaires qui prélevaient leur dîme avant de passer le reste au trésorier du Parti populaire, Luis Barcenas. Celui-ci tenait, selon ses propres propos, une «comptabilité extracomptable».
Les enquêteurs assurent qu’une partie de l’argent ainsi collecté aurait servi à financer les campagnes électorales du Parti populaire et une autre partie se trouverait sur des comptes cachés en Suisse.
Durant deux heures d’interrogatoire, Mariano Rajoy a eu du mal à convaincre l’assistance, tant il est difficile d’imaginer qu’un homme politique qui est depuis 27 ans dans les instances dirigeantes du Parti Populaire, n’était pas au courant des circuits de financement de l’organisation. Les partis d’opposition demandent sa démission immédiate.