Le gouvernement allemand a pris mercredi des mesures plus rigoureuses visant à renforcer le contrôle des reprises par des groupes étrangers de concurrents présents dans des secteurs jugés stratégiques. Officieusement, ces nouvelles dispositions ont été instaurées en réaction à des reprises par des investisseurs chinois.
Désormais, il sera moins aisé pour un repreneur étranger d’acquérir une société allemande jugée stratégique. La liste des cas nécessitant une autorisation publique a été allongée. A titre d’illustration, des entreprises fabriquant des logiciels pour des secteurs comme l’énergie, les centrales nucléaires, les télécommunications ou les aéroports entrent dans cette catégorie.
Ces dispositions ont pour objectif d’éviter que la disparition du savoir-faire allemand à la suite du rachat d’une entreprise à l’étranger. Sans le dire, c’est surtout la Chine qui est visée par cette mesure. En effet, les investissements chinois ont considérablement augmenté outre-Rhin. Par exemple, une entreprise chinoise avait racheté, l’an dernier, le fabricant allemand de robots Kuka, ce qui avait provoqué des critiques.
Pour statuer sur des demandes de reprises sensibles, les autorités allemandes auront désormais un délai de quatre mois et non de deux mois comme présentement, à cause de la complexité de certains dossiers. Berlin est favorable à la proposition du président français Emmanuel Macron de laisser plus de latitude à la Commission européenne en matière de contrôle des acquisitions étrangères relatives aux secteurs stratégiques de par sa compétence pour de plus gros rachats.