Amnesty International a dénoncé la politique migratoire de l’Union européenne (UE) en tirant la sonnette d’alarme sur le nombre de plus en plus important de migrants qui trouvent la mort en tentant la traversée de la Méditerranée.
Dans son rapport, cette ONG de défense des droits de l’Homme reprend les statistiques de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). 2.876 migrants ont trouvé la mort en mer en 2015.
Durant le premier semestre de cette année, plus de 2.000 migrants ont d’ores et déjà péri dans les mêmes circonstances, soit un taux de mortalité de 2,7 %. Ainsi, 2017 pourrait devenir l’année la plus meurtrière pour les migrants essayant de traverser la mer Méditerranée.
Iverna McGowan du bureau européen d’Amnesty estime que le désengagement européen explique en grande partie cette situation. L’Union Européenne (UE) compte sur la Libye pour contenir le flux de migrants à proximité de ses côtes, sans exiger des garanties sur leur sort.
«La situation actuelle avec les gardes-côtes libyens est absolument scandaleuse. Il est inadmissible que l’Union Européenne autorise des opérations dont nous savons qu’elles ne sont pas appropriées, sachant que des vies sont en jeu», s’est-elle indignée.
Mme McGowan a évoqué notamment des cas de mauvais usage d’armes à feu par les gardes-côtes libyens, qui, d’après elle, ne sont pas correctement formés. «Et peut-être pire encore, nous savons que les personnes qui sont débarquées en Libye retournent dans des centres de détention illégaux où elles peuvent être torturées, violées et exposées à d’autres abus impensables», a-t-elle ajouté.