Le gouvernement allemand est libre de retirer les quelque 250 militaires qu’il a stationnés sur la base aérienne d’Incirlik en Turquie dans le cadre de sa contribution à l’Otan, a affirmé jeudi le ministre turc des Affaires étrangères.
L’Allemagne a indiqué cette semaine qu’elle étudiait la possibilité de déployer dans un autre Etat ses militaires participant à l’effort de guerre de l’Otan contre l’organisation djihadiste de l’Etat Islamique (EI) en Syrie.
Berlin a justifié sa position par le refus opposé par Ankara à la visite des parlementaires allemands sur cette base aérienne située dans le sud du territoire turc.
Les autorités turques ont officiellement jugé qu’une telle visite était inopportune pour le moment. En réalité, il s’agit d’un nouvel épisode des tensions actuelles entre la Turquie et l’Allemagne.
Le gouvernement allemand doit arrêter d’avoir une «approche condescendante» à l’égard de la Turquie, a soutenu le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu lors d’un passage à la télévision.
Les rapports turco-allemands n’ont cessé de se dégrader depuis la campagne du référendum constitutionnel du 16 avril dernier sur l’élargissement des pouvoirs du président turc Recep Tayyip Erdogan.
Ce dernier souhaitait que ses ministres tiennent des meetings électoraux sur le territoire allemand pendant la campagne, de sorte à convaincre les électeurs de la diaspora turque.
Le gouvernement allemand n’avait pas autorisé une telle campagne pour des raisons de sécurité publique, ce qui avait mécontenté les dirigeants turcs, mais Erdogan a fini par gagner la confiance des électeurs.