Le gouvernement allemand assure mener une enquête sur environ 2 000 entreprises fantômes enregistrées à Malte, parfois en lien avec d’importants groupes allemands et soupçonnées de fraude, après avoir obtenu des renseignements anonymes allant dans ce sens.
« Il y a (dans cette liste) des succursales de grandes entreprises allemandes », a indiqué mercredi à Berlin le ministre des Finances de Rhénanie du Nord-Westphalie, Norbert Walter-Borjans. Depuis plusieurs années, cet Etat régional est le moteur, dans le pays, du combat contre la fraude fiscale des Allemands plaçant leurs avoirs à l’étranger dans l’objectif d’échapper aux obligations fiscales.
D’après M. Walter-Borjans, il y a « de fortes suspicions » que ces sociétés maltaises en lien avec des entreprises allemandes relèvent de la fraude fiscale, entre autres, de par le recours aux entreprises dites « boîte aux lettres ».
Il s’agit de sociétés fictives dont le rôle se résume à masquer des opérations financières. Le mois dernier, la Rhénanie du Nord-Westphalie a reçu, par le biais d’un informateur anonyme, un CD de données comportant une liste de 70 000 sociétés enregistrées à Malte.
Cette petite île de la méditerranée est un Etat européen fréquemment considéré comme paradis fiscal. Entre 1 700 et 2 000 d’entre ces entreprises sont liées à des groupes allemands, selon le ministre régional.
Depuis 2006, les autorités de différentes régions allemandes ont obtenu, de sources anonymes, des CD et des clés USB contenant des renseignements sur des personnes suspectées de fraude. Grâce à l’achat de ces informations volées, l’administration fiscale allemande avait récupéré, en 2010, quelque 1,6 milliard d’euros (1,76 milliard de dollars) auprès de fraudeurs.