Des centaines de personnes ont été interpelées hier dimanche suite à de grandes manifestations de rue organisées à Moscou et dans les grandes villes de la Russie, pour dénoncer la corruption.
L’Union européenne a appelé ce lundi la Russie à relâcher «sans tarder les manifestants pacifiques».
Répondant à l’appel de l’opposant Alexeï Navalny, des milliers de personnes se sont rassemblés hier dimanche à Moscou et dans plusieurs villes du pays pour dénoncer la corruption qui gangrène les arcanes du pouvoir en Russie.
Selon la police, plus de 7.000 personnes ont défilé dans la capitale, une mobilisation rare pour une manifestation non autorisée. Selon l’organisation OVD-Info, spécialisée dans le monitoring des manifestations, au moins 933 personnes ont été interpelées dans la capitale et des dizaines d’arrestations ont été menées en province, tandis que la police a annoncé environ 500 arrestations à Moscou et l’agence de presse Interfax fait état de plus de 130 arrestations à Saint-Pétersbourg.
L’Union européenne estime que la Russie, par ces interpellations, a empêché ses citoyens d’exercer leurs libertés fondamentales, dont la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique, qui sont tous inscrits dans la Constitution russe. Le département d’Etat américain a évoqué pour sa part un «affront aux valeurs démocratiques».
Arrêté dès le début du rassemblement à Moscou, Alexeï Navalny, qui compte défier le président Vladimir Poutine lors de l’élection présidentielle du début 2018, doit être présenté à un juge ce lundi à Moscou. Il comparait pour appel à rassemblement non autorisé, donnant lieu à des troubles publics. Il encourt jusqu’à 15 jours de rétention administrative.