Le rouble, qui continue de s’apprécier depuis le début de l’année, a atteint hier mercredi son plus haut niveau depuis mi-2015, une nouvelle qui n’est pas forcément bonne pour la Russie dont la compétitivité de l’économie était renforcée par un rouble faible.
Pour la première fois depuis juillet 2015, le dollar est passé provisoirement sous 57 roubles, tandis que l’euro est passé sous le seuil des 60 roules, un « évènement » depuis le mois de juin de la même année.
Le rouble avait atteint les abysses au sortir du conflit ukrainien et des sanctions qui en ont découlé. Mais avec en toile de fond le réchauffement des relations entre Moscou et Washington et l’arrivée de Donal Trump à la Maison Blanche, la devise russe est parvenue à panser ses plaies et à revenir sur le devant de l’affiche en fin d’année 2016. Le rouble a progressé de 8% depuis le début de l’année civile, profitant des prix du pétrole relativement stables.
De nombreux spécialistes voient dans les efforts des pouvoirs publics russes pour acheter des devises étrangères sur le marché une manœuvre pour volontairement maintenir le rouble à un niveau faible afin de soutenir l’activité et renforcer la compétitivité des entreprises locales. De plus, même si elle a contribué à tirer vers le bas le pouvoir d’achat des Russes, la faiblesse du rouble a permis d’endiguer la baisse du Produit Intérieur Brut au moment où l’économie russe traversait une grosse zone de turbulences (-2.8% en 2015 et -0.2% en 2016).