Yahya Sinouar, un des membres fondateurs de la branche armée du Hamas, les fameuses brigades palestiniennes Ezzedine Al-Qassam, a été élu lundi, président du comité politique du Hamas à Gaza.
Cette élection menace de tendre encore plus les relations entre le mouvement islamiste palestinien et l’Etat hébreu.
Yahya Sinouar, 55 ans, succède à ce poste à Ismaïl Haniyeh. D’un profil clairement plus militaire, les observateurs interprètent l’arrivée à la tête du Hamas de Yahya Sinouar comme une radicalisation du mouvement.
Son élection est également vue comme un signe précurseur que le Hamas se prépare à une quatrième offensive israélienne contre la Bande de Gaza, selon les rumeurs de plus en plus persistantes en provenance de l’Etat hébreu.
Le Hamas, en pleine reconstruction, doit également choisir un successeur au chef politique du mouvement, Khaled Mechaal, en exil au Qatar. Ismaïl Haniyeh, comme Moussa Abu Marzouk, réfugié au Caire, sont les mieux pressentis pour ce poste.
Les deux hommes ont en commun d’être nés et avoir grandi dans des camps de réfugiés de la bande de Gaza, Sinouar au camp de Khan Younès et Haniyeh dans celui de Shati. Ils étaient sur les mêmes bancs de l’université islamique de Gaza, étudiants en langue arabe et en littérature.
Yahya Sinouar est l’un des fondateurs des brigades Ezzedine Al-Qassam et est connu pour avoir créé l’unité Maid chargée du renseignement. Il a passé 22 ans dans les prisons israéliennes, prône la lutte armée comme seul moyen de dialogue avec Israël, et s’oppose fortement au processus de paix.
En réaction à son élection, le président de la commission des Affaires étrangères et de la sécurité au sein de la Knesset, Parlement israélien, Avi Dikhter, a carrément appelé à la destruction des infrastructures de base du Hamas.