La justice française a ouvert une enquête pour savoir si des lots de volatiles contaminés par le virus de la grippe aviaire H5N8, ont été vendus en toute connaissance de cause à des éleveurs, contribuant ainsi à la propagation de la grippe aviaire, qui sévit dans le sud-ouest de la France, a-t-on appris jeudi, de sources judiciaires françaises.
L’enquête préliminaire a été ouverte notamment pour «tromperie aggravée par le danger sur la santé animale». Elle fait suite à un rapport du ministère de l’agriculture qui avait lancé une enquête administrative après que les élevages contaminés du Gaec de la Guigneret, dans le Tarn, avaient envoyé les 30 novembre et 1er décembre deux lots de canards destinés à être gavés à des éleveurs situés dans le Gers, le Lot-et-Garonne et les Hautes-Pyrénées.
Les investigations sont confiées à la gendarmerie de Midi-Pyrénées en co-saisine avec les gendarmes spécialisés de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp).
Le virus H5N8 a été repéré pour la première fin en novembre dernier, sur des oiseaux sauvages. Depuis, il continue de s’étendre dans les élevages du Sud-Ouest français.
Le 4 janvier, le pays a lancé une politique d’abattage massif et préventif de palmipèdes, pour tenter d’enrayer l’épidémie, qui à ce jour, a déjà touché 415 communes et 227 foyers de grippe aviaire liés au virus H5N8 ont été confirmés dans des élevages.
Cette épidémie représente une perte économique énorme pour la filière de l’élevage de palmipèdes à foie gras, dont le sud-ouest de la France, est la principale région du pays avec quelque 3.000 exploitations spécialisées dans le foie gras.