Le ministère français de l’Agriculture vient de publier les résultats d’une étude qui révèle que les agriculteurs français ont employé moins de pesticides entre 2014 et 2015, même si l’usage de produits phytosanitaires reste très élevé dans l’agriculture française.
Cette baisse s’est établie à 2,7% en seulement un an. Les ventes de pesticides aux agriculteurs ont nettement reculé, après avoir enregistré une hausse de 9,4% entre 2013 et 2014. Ce recul annuel des ventes de pesticides est plus prononcé dans les zones non agricoles telles que les jardineries, selon l’association Générations Futures.
La FNSEA, le premier syndicat agricole français salue cette première baisse de l’usage des pesticides depuis 2008, mais celle-ci est loin d’être concluante et les ventes des produits phytosanitaires agricoles sont en hausse en France depuis 2013.
Le plan national Ecophyto lancé en 2008 par le gouvernement français dans le but de réduire l’usage des pesticides s’avère un échec et la France reste aujourd’hui le plus gros consommateur avec l’Espagne de produits phytosanitaires en Europe.
Pratiquement en 10 ans, aucun progrès n’a été réalisé, si ce n’est le léger recul entre 2014 et 2015. Ce plan affichait pourtant l’objectif ambitieux de réduire de 20% le recours aux pesticides d’ici 2021. De plus, la filière bio tant prônée dans le plan Ecophyto n’a pas apporté les bénéfices attendus et, depuis 10 ans, les aides à l’agriculture biologique ont été soit plafonnées, soit ont eu du mal à être distribuées.
Pour maintenir le cap, le ministre français de l’Agriculture souhaite que des certificats d’économie de produits phytosanitaires (CEPP) soient mis en place. Les CEPP correspondent à un dispositif public créé pour inciter financièrement les vendeurs de produits phytosanitaires agricoles à utiliser des modes de production alternatifs. Le Sénat devrait se prononcer sur la décision de leur mise en place le 7 février prochain.