Le procès de Christine Lagarde, 60 ans, ancienne ministre et actuelle directrice générale du Fonds monétaire international, démarre ce lundi à la Cour de justice de la République. Pour son implication dans l’arbitrage Tapie, elle risque jusqu’à un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende. Le procès est prévu jusqu’au 20 décembre.
Christine Lagarde doit répondre à des accusations de « négligence » à l’origine d’un colossal détournement d’argent public quand elle était ministre française de l’Economie. Il s’agit du très vieux conflit entre l’ancien ministre et homme d’affaires Bernard Tapie et l’ancienne banque publique Crédit Lyonnais sur la revente en 1994 de l’équipementier sportif Adidas.
Il est reproché à Christine Lagarde d’avoir fait preuve dans cette affaire « d’une incurie et d’une précipitation critiquables » et d’avoir ainsi « privé l’Etat d’une chance d’éviter que ses fonds soient détournés ». Les enquêteurs estiment qu’elle a autorisé avec « légèreté » à l’automne 2007 le choix d’une procédure privée d’arbitrage dans l’affaire Tapie/Crédit Lyonnais.
De leur côté, les magistrats instructeurs estiment qu’elle a renoncé un peu vite en juillet 2008 à engager un recours contre la sentence arbitrale qui attribue à l’ancien patron de l’OM plus de 400 millions d’euros, avec les intérêts, pris sur les deniers publics.
Dans un reportage diffusé dimanche soir sur France 2, Christine Lagarde, qui a été reconduite haut la main l’été dernier comme directrice générale du FMI et a récemment indiqué qu’elle se mettrait « en congé » de l’institution le temps du procès, s’est dite « confiante et déterminée », mais ne s’est pas prononcée sur les conséquences d’une éventuelle condamnation.
Christine Lagarde est le septième membre de gouvernement français à comparaître devant la Cour de Justice de la République, composée de trois juges de la Cour de cassation, six députés et six sénateurs, et qui est chargée depuis 1993 de juger les ministres pour les crimes et délits commis dans l’exercice de leurs fonctions.