Le Premier ministre algérien Abdelamalek Sellal ainsi que plusieurs membres du gouvernement ont violemment claqué la porte samedi du Forum Africain de l’Investissement, dans un incident qui révèle au grand jour les dissensions minant la classe politique algérienne.
Lors de l’ouverture samedi à Alger du Forum Africain de l’Investissement, plusieurs personnalités devaient prendre la parole à tour de rôle. Le premier ministre devait s’exprimer en premier, suivi du ministre des affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Plusieurs autres figures algériennes devaient prendre le relais.
Toutefois, malgré le caractère non-officiel de ces discours, le chef du patronat, Ali Haddad a pris les devants en prononçant son discours juste après le premier ministre Sellal, grillant la politesse au ministre Ramtane Lamamra. Une démarche qui a fortement déplu à ce dernier autant qu’au chef de gouvernement, dont la réaction a été abrupte.
Il a quitté la salle alors que Ali Haddad venait à peine d’entamer son discours. Plusieurs de ses ministres lui ont emboîté le pas, laissant bouche bée l’assistance qui comptait quelques rares personnalités africaines. Selon plusieurs sources proches de l’organisation du Forum, Abdelmalek Sellal, en se retirant ostensiblement, a voulu protester contre l’attitude du chef du patronat algérien Ali Haddad.
Mais les conséquences de son acte ne se sont pas arrêtées au seul cercle politique algérien, puisque cet incident a été largement relayé par la presse nationale et internationale. Les observateurs ont notamment critiqué l’organisation de cet événement qui était censé illustrer la stratégie d’investissements de l’Algérie en Afrique.
Plusieurs médias ont commenté l’accroc de samedi, estimant que le gouvernement algérien avant de prétendre à des initiatives à l’échelle africaine, doit en premier s’occuper de ses dissidences en internes.
Le visage hermétique maintenu par le régime politico-militaire algérien pendant plusieurs décennies commence à se fissurer, révélant les rivalités claniques à l’œuvre au sein de la classe politique et économique, commente la presse.