Des syndicats français se sont déclarés surpris par l’intention de l’avionneur européen Airbus de vouloir supprimer plus de 1.000 postes en Europe dans le cadre de sa restructuration, au moment où il affiche un carnet de commandes record.
La CFTC, la Confédération française des travailleurs chrétiens, a annoncé hier mercredi dans un communiqué, que selon les informations préliminaires données aux salariés lors de trois récents comités d’entreprise européens, le groupe s’apprête à supprimer «780 postes sans réelle justification».
Le secrétaire de Force ouvrière (FO) Jean-Marc Escourrou a précisé qu’un autre comité doit avoir lieu ce jeudi, au cours duquel la suppression de plusieurs centaines d’autres emplois devrait être annoncée, ce qui devrait porter le total des postes à supprimer à 1.000, voire au-delà.
Selon les syndicats, les postes seront supprimés en particulier à Suresnes, en banlieue parisienne, et à Ottobrunn, près de Munich, où travaillent en tout 1 200 personnes environ. Et dans une moindre mesure sur le site aviation d’Airbus à Marignane, près de Marseille. Des licenciements secs seraient une première dans l’histoire d’Airbus, qui emploie 140 000 personnes dans le monde.
L’avionneur a déjà appliqué plusieurs plans de suppression de postes, notamment en 2007-2008, quand 5 00 emplois furent détruits, mais toujours avec des départs volontaires (départs à la retraite ou redéploiements au sein du groupe). Airbus n’a pas souhaité commenté l’information dans l’immédiat.
Pourtant, Airbus affiche un carnet de commandes plein de près de 1 000 milliards d’euros, soit huit à dix ans de production. Mais, confronté à des difficultés de production, l’avionneur européen chercherait à réduire ses coûts. La restructuration du groupe, baptisée Gémini, consiste à fusionner à Toulouse les sièges de la branche d’aviation commerciale (Airbus SAS, 70% de l’activité) avec le groupe (Airbus Group SAS), ce implique une suppression de postes doublons.