Au Maroc, l’enquête s’accélère dans l’affaire de Mouhcine Fikri, le poissonnier mort écrasé par une benne-tasseuse, vendredi dernier dans la ville d’Al Hoceima (Nord), le juge d’instruction ayant ordonné mardi le placement de 8 personnes en détention préventive.
Au terme de l’enquête ouverte à l’encontre de 11 personnes poursuivies pour faux en écriture publique et homicide involontaire, le juge d’instruction a ordonné le placement en détention préventive de huit d’entre elles, les trois autres devant être poursuivies en état de liberté.
Sur les huit personnes placées en détention préventive, deux sont des agents d’autorité. Les autres sont le délégué local de la Pêche maritime, un chef de service à la délégation de la Pêche maritime, le médecin chef du service de la médecine vétérinaire, en plus de trois employés de la société de nettoyage.
L’enquête n’a révélé « aucun ordre d’agression de la victime par une quelconque partie », a affirmé le parquet, estimant que « les actes commis revêtent le caractère d’un homicide involontaire ». Une précision qui dément les rumeurs selon lesquelles un agent d’autorité aurait ordonné d’actionner le mécanisme de broyage, alors que la victime s’était mise à l’intérieur de la benne.
Le levier a été mis en marche en pleine confusion provoquée par la cohue qui a suivi la saisie du lot de poisson interdit à la pêche. Reste à savoir qui a touché involontairement ou intentionnellement le levier. C’est à cette question que s’efforce de répondre l’enquête.
Dans la foulée, une autre enquête a été ouverte sur les opérations de pêche illégales dans la zone d’Al Hoceima. L’enquête porte en particulier sur les circonstances dans lesquelles se sont déroulés l’achat et la sortie du lot de poisson sans autorisation du port, et qui étaient à l’origine de la mort tragique du poissonnier Mouhcine Fikri.