Malgré des concessions accordées par le gouvernement, les policiers français ne décolèrent pas. Ils ont été des milliers à manifester hier mercredi, dans plusieurs villes de France.
Les représentants des policiers réclament désormais de discuter directement avec le Parlement.
A l’issue d’une réunion tenue mercredi soir, par le président François Hollande avec les syndicats de la police, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve a annoncé un effort budgétaire de 250 millions d’euros destiné à mieux équiper les policiers, ainsi qu’une étude des conditions d’évolution de la légitime défense afin de pouvoir faire des propositions dès fin novembre au Parlement.
Selon Cazeneuve, les mesures pour protéger l’anonymat des policiers vont être renforcées dans le cadre des procédures qui le justifient mais aussi pour certaines interventions lors desquelles les policiers pourront revêtir une cagoule. Le gouvernement n’a par contre rien annoncé sur la question de la réponse pénale à l’encontre des délinquants.
Les annonces du gouvernement semblent avoir satisfait les syndicats qui les jugent très importantes, nombreux sont les policiers qui, ne décolèrent pas, reprochant aux syndicats d’être déconnectées de la base et de s’en désintéresser. Certains d’entre eux ne veulent plus d’intermédiaire et veulent communiquer directement avec les Parlementaires.
La contestation des policiers, qui réclament plus d’effectifs et de moyens matériels et des peines sévères contre leurs agresseurs, a démarré le 17 octobre, 10 jours après l’agression au cocktail Molotov contre quatre de leurs collègues en banlieue parisienne.
Alimentée par l’épreuve d’une année sous le régime de l’état d’urgence instauré suite à la vague d’attentats djihadistes en France, le mouvement de grogne des policiers se manifeste surtout par des rassemblements nocturnes quasi-quotidiens. Ce mouvement est soutenu par près de neuf Français sur dix. Selon un sondage publié hier mercredi, les policiers français bénéficient d’une image positive auprès de plus de 80% des citoyens.