Le flou persiste sur les circonstances exactes de la mort de Cheikh Ag Aoussa, un des principaux chefs militaires de l’ex-rébellion touareg, tué dans l’explosion de sa voiture samedi dernier, dans le nord du pays, au moment où son camp dénonce un «assassinat ciblé».
La voiture de Cheikh Ag Aoussa a explosé à quelques centaines du camp de la Minusma, la Mission des Nations unies au Mali, à Kidal, où il s’était rendu pour une réunion de sécurité avec les forces onusiennes et Barkhane.
Plusieurs hypothèses ont été émises pour tenter d’expliquer l’explosion de la voiture. Pour un élu local et une source africaine au sein de la Minusma, elle serait due à une mine sur laquelle le véhicule du chef touareg aurait roulé. En effet, ces mines font régulièrement des victimes dans la région de Kidal. Mais pour le camp de Cheikh Ag Aoussa, la voiture du chef touareg aurait été piégée.
Le porte-parole du CMA Almou Ag Mohammed affirme même que la bombe a été placée sur la voiture alors qu’elle était à l’intérieur du camp de la Minusma. Il a réclamé l’ouverture d’une enquête de la Minusma pour savoir qui a tué Cheikh Ag Aoussa et pourquoi.
Né au début des années 1960 et figure emblématique de sa tribu des Ifoghas, Cheikh Ag Aoussa a combattu en 2012, au début de la rébellion touarègue, dans les rangs du mouvement djihadiste Ansar Dine d’Ag Ghaly, plus vraisemblablement par solidarité entre Ifoghas que pour des questions religieuses, avant de se reconvertir après l’intervention française en 2013 dans le HCUA, qui sera l’un des signataires de l’accord de paix d’Alger en 2015.
Il était le numéro deux et chef d’état-major général du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad et membre de la CMA, ainsi que l’un des principaux interlocuteurs de la Minusma et des forces françaises de Barkhane pour sécuriser la zone.