Les résultats d’une enquête réalisée par l’Ifop et qui sert de base à une étude de l’Institut Montaigne qui dresse un portrait inédit des musulmans de France. L’Ifop distingue trois grands groupes de musulmans en fonction de leurs pratiques, de leur attachement à la laïcité, au port du voile ou à la consommation de viande halal.
Ce sondage a été mené par l’Ifop auprès de 1 029 personnes de confession ou de culture ou d’ascendance musulmane, dont 874 se déclarant musulmanes, les 155 autres sont définies comme « non musulmanes ayant au moins un parent d’ascendance musulmane ». Les trois autres grands groupes mis en évidence dans cette enquête sont celui de ceux « soit totalement sécularisés, soit en train d’achever leur intégration » sans renier leur religion, largement majoritaire avec 46%, celui des plus pieux et plus identitaire mais qui rejettent le voile intégral, à 25%, et celui de ceux qui ont « adopté un système de valeurs clairement opposé aux valeurs de la République » et qui compterait 28% des croyants. Ce dernier modèle attirerait jusqu’à 50% les jeunes, les moins insérés dans l’emploi et les convertis.
L’enquête de l’Ifop profite de l’ambiguïté sur la légalité des résultats d’études faisant apparaître, directement ou indirectement, les origines « raciales » ou « ethniques », ainsi que les appartenances religieuses des personnes. Si elles sont interdites par loi, elles peuvent bénéficier de dérogations accordées selon des critères très stricts. Dans un pays qui compte la plus importante communauté musulmane d’Europe et où les musulmans représentent 5.6% des habitants de métropole, soit entre 3 et 4 millions d’habitants, cette enquête risque de faire polémique, alors que la vague d’attentats djihadistes depuis 2015 et l’approche de l’élection présidentielle enflamment les débats sur la place de l’Islam en France.