Dans un entretien accordé au journal allemand Die Welt, le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a soutenu l’exclusion de la Hongrie de l’Union Européenne (UE), une position liée aux divisions provoquées par la crise migratoire au sein de l’Union en général et particulièrement entre les Etats d’Europe centrale et orientale et ceux d’Europe occidentale.
« La Hongrie devrait être exclue de l’Union Européenne de manière temporaire, voire définitive », a déclaré Jean Asselborn. En clair, le chef de la diplomatie luxembourgeoise juge que la Hongrie traite les migrants de manière qui va à l’encontre des valeurs européennes.
De son avis, la barrière érigée à la frontière entre la Hongrie et la Serbie ne fait que gagner en longueur et en hauteur et l’Exécutif hongrois est près d’ordonner de tirer sur les réfugiés. Le ministre luxembourgeois estime qu’il s’agit d’une violation des valeurs fondamentales de l’UE. Il a également fait allusion à la liberté de la presse et l’indépendance de la justice hongroise qui causent d’ores et déjà des tensions entre Budapest et nombre d’autres pays européens.
Comme il fallait s’y attendre, le gouvernement hongrois n’a pas tardé à réagir. Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjarto, a estimé que son homologue luxembourgeois était « un intellectuel médiocre, un politicien arrogant et donneur de leçons ».
Et d’ajouter : « Asselborn est un nihiliste qui travaille sans relâche à détruire la culture et la sécurité européenne ». Par ailleurs, l’opposition hongroise s’est aussi invitée dans cette joute verbale. Ainsi, Jean Asselborn a été applaudi dans le camp des socialistes, mais critiqué par les centristes du LMP.
Cette dernière formation politique craint que cette attaque accroisse la popularité du Premier ministre Viktor Orban à deux semaines d’un référendum organisé par l’Exécutif. En effet, le chef du gouvernement hongrois invite les électeurs à se prononcer contre le plan européen de répartition des réfugiés entre les Etats membres.