Après huit mois de sabotages dans le sud pétrolifère du Nigeria qui ont largement affaibli l’économie du pays, les rebelles du NDA (Vengeurs du Delta du Niger) ont annoncé ce week-end un cessez-le-feu et accepté de négocier avec le gouvernement d’Abuja, un compromis sous à des conditions.
Les NDA ont annoncé dans un message posté samedi soir, sur leur site web être prêts à « discuter autour d’une table avec le gouvernement du Nigeria, des représentants des pays d’où sont issues les multinationales pétrolifères et des membres de la communauté internationale neutres».
Ils se sont également engagés « à observer une cessation des hostilités dans le delta du Niger contre tous les intérêts des multinationales pétrolière». Mais en contrepartie, ils exigent que le «parti au pouvoir» arrête «les intimidations, invasions et agressions contre les citoyens innocents, notamment de la communauté Ijaw», qui représente la majorité des habitants des Etats du Delta, de Bayelsa et de Rivers.
Les autorités nigérianes n’ont pas réagi immédiatement à la proposition des rebelles, mais cela fait plusieurs semaines déjà que des rumeurs de négociations entre Abuja, les multinationales et les NDA ont émergé. Le gouvernement du président Muhammadu Buhari a invité les rebelles à dialoguer à plusieurs reprises, mais le groupe n’avait jamais reconnu officiellement être en pourparlers.
Le groupe des Vengeurs du Delta a émergé alors que le président Buhari annonçait la fin d’ici 2018, du programme d’amnistie dont bénéficiaient des anciens membres de groupes armés du Delta, notamment le MEND, le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger.
Les attaques contre la compagnie pétrolière nationale NNPC ainsi que contre des installations de sociétés étrangères comme Shell, Chevron et Eni se sont multipliées depuis le début de l’année, revendiquées pour la plupart par les Vengeurs du Delta. Selon les chiffres de l’Opep, la production de pétrole au Nigeria, qui compte pour 70% des recettes de l’Etat, a diminué de 21.5% par rapport au mois de janvier.