Une commission gouvernementale britannique a publié jeudi, un rapport dans lequel elle invite le gouvernement à prendre des mesures «urgentes» pour répondre à une augmentation des agressions racistes depuis le vote sur le Brexit et la persistance des discriminations touchant les minorités ethniques dans le Royaume Uni.
Ce rapport de la Commission sur l’égalité et les droits de l’homme est présenté comme le plus vaste jamais réalisé sur les minorités. L’enquête de la Commission révèle que les délits xénophobes ont connu un « pic sans précédent » en Angleterre et au pays de Galles après le vote des Britanniques en faveur d’une sortie de l’Union européenne le 23 juin dernier, dont la campagne a eu pour thème principal la limitation de l’immigration. Les jeunes Noirs en particulier ont plus de deux fois plus de chances de se faire tuer en Angleterre et au pays de Galles et sont bien plus susceptibles d’être traités plus durement par le système judiciaire. La Commission a également constaté des inégalités dans le milieu du travail. Les chercheurs d’emploi diplômés venant des minorités ont deux fois et demie moins de chance de trouver un travail qu’un Blanc. Par ailleurs, les Noirs diplômés sont payés en moyenne 23.1% de moins que les Blancs.
Pour les auteurs de ce rapport, la réputation gagnée au fil des années par le Royaume-Uni en matière de tolérance fait indubitablement face à la plus grande menace qu’elle ait connue depuis des décennies. En juin déjà, le quotidien The Independent avait relevé une centaine d’incidents durant le weekend qui avait suivi le vote sur le Brexit. Les Polonais, qui étaient en 2014 la deuxième nationalité la plus représentée au Royaume-Uni, étaient particulièrement visés. Des tracts sur lesquels étaient inscrit : « Quittez l’Union européenne/Terminé, la vermine polonaise » avaient notamment été distribués dans des boîtes aux lettres.