Le groupe terroriste Ansar Dine a révélé détenir cinq hommes qu’il présente comme des soldats maliens enlevés durant l’attaque contre la base militaire de Nampala, dans la région de Ségou le 19 juillet dernier. L’assaut avait été revendiqué simultanément par Ansar Dine et par un mouvement peul récemment créé.
Une vidéo de moins de trois minutes a été envoyée au site d’information mauritanien Al-Akhbar. Elle montre cinq hommes en treillis militaire, agenouillés devant un drapeau noir avec des mots écrits en arabe, tenu par des hommes armés de kalachnikovs dont on n’aperçoit pas le visage.
Les otages ont décliné en français l’un après l’autre, leur identité, grade et matricule militaire, précisant avoir été enlevés le 19 juillet lors de l’attaque contre la base de Nampala.
Selon une source proche du ministère malien de la Défense, ces identités suggèrent qu’il s’agit d’un sous-officier et de quatre soldats maliens.
Sans commenter directement la vidéo des djihadistes, le porte-parole de l’armée malienne, le colonel Abdoulaye Sidibe a revu hier jeudi le bilan de l’attaque de Nampala, annonçant lors d’une conférence de presse, qu’en plus des 17 morts et 35 blessés déjà officiellement annoncés, six soldats étaient portés disparus. Le colonel Sidibe a annoncé l’envoi sur place d’une mission d’enquête pour éclaircir la situation et le renforcement du poste de sécurité de Nampala qui devrait devenir un véritable camp militaire.
La publication de la vidéo d’Ansar Dine a coïncidé avec la convocation ce jeudi, par le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, d’un Conseil de Défense, le deuxième depuis l’attaque contre Nampala. Cette réunion a permis selon le ministre de la Défense, Tièman Hubert Coulibaly de «faire le point» sur l’exécution d’une loi de programmation militaire de 2015 et sur le programme de l’année en cours qui comprend entre autres, un renforcement du dispositif de l’armée malienne sur plusieurs parties du territoire national.