Les forces de l’ordre allemandes ont annoncé mercredi, avoir lancé la première opération nationale contre les auteurs de propos haineux en ligne à l’encontre des réfugiés et des juifs, en procédant à 60 perquisitions dans 14 Länder (régions allemandes).
Cette initiative visait particulièrement une organisation néo-nazie, dont un groupe « secret »s’active sur le réseau social Facebook, selon la police allemande. Les enquêteurs ont découvert sur cette plateforme, entre juillet et novembre 2015, divers messages à la gloire du régime hitlérien, incitant à la violence à l’encontre des réfugiés et truffés de propos racistes et antisémites.
Ainsi, les forces de l’ordre ont perquisitionné les domiciles de 40 personnes soupçonnées de faire partie de ce groupe. La majorité de ces suspects, dont les deux administrateurs du groupe, vivent en Bavière, une région située dans le sud du territoire allemand. Sur les ordinateurs et les téléphones portables confisqués, la police a découvert du matériel de propagande et des preuves des délits.
Cette opération policière se déroule à une période tendue outre-rhin où près d’un million de migrants sont arrivés au cours de l’année dernière. Cette ambiance délétère est entretenue par différentes formations politiques populistes à l’instar de Pegida ou d’Alternative für Deutschland (AfD), qui ne tarissent pas de propos provocateurs contre les migrants.
A titre illustratif, un des principaux leaders de l’AfD avait déclaré, en mai dernier, que «l’islam n’était pas compatible avec la Constitution allemande». Dans ce contexte, certains Allemands ont commencé à poster plus fréquemment des messages haineux en ligne.
A travers cette opération coup de poing, les autorités allemandes veulent aussi rappeler qu’elles ont la possibilité de retrouver les auteurs de propos haineux sur Internet, même si ces derniers croient jouir d’un certain anonymat par ce canal. Si les suspects visés par les perquisitions sont reconnus coupables d’incitation à la haine ou à la violence, ils risquent une peine pouvant aller jusqu’à trois ans de réclusion.