A l’appel de la société civile, les rues des huit régions du Niger ont vu défiler plusieurs milliers de personnes samedi dernier, en guise de soutien à la population de la région de Diffa, meurtrie par les attaques de Boko Haram et à l’armée en guerre contre le groupe terroriste.
A Niamey, plusieurs centaines de manifestants, dont de nombreux ressortissants de la région de Diffa, ont sillonné les rues sur près de 10 kilomètres en scandant des slogans favorables à l’armée avant de tenir un meeting devant le Parlement. La manifestation a regroupé des acteurs de la société civile, des syndicalistes et des étudiants. Elle est la deuxième du genre après celle organisée le 4 juin dernier, au lendemain d’une offensive massive du groupe djihadiste Boko Haram contre la ville de Bosso qui avait coûté la vie à 26 soldats nigériens et un nombre indéterminé de civils. Les seuls absents à cette marche de soutien ont été les représentants des partis politiques, des députés et des membres du gouvernement.
Depuis son lancement en 2009 dans le nord-est du Nigeria, l’insurrection de Boko Haram a fait plus de 20.000 morts et contraint plus de 2.6 millions d’habitants à fuir leur foyer. Les insurgés ont élargi leur champ d’action au-delà des frontières du Nigeria, notamment dans la région du lac Tchad.
Les autorités nigériennes ont décrété l’Etat d’urgence, évacué les populations de certaines zones frontalières et fermé les marché. Mais toutes ces mesures ainsi qu’un important déploiement de militaires ne sont pas parvenu à stopper totalement les djihadistes.
Les attaques de Boko Haram ont plongé la région nigérienne de Diffa dans une situation critique. Avec plus de 300.000 réfugiés et déplacés internes selon l’ONU, dont des milliers vivent aux crochets de la population, l’économie locale a été durement affectée alors que la population, déjà très pauvre, est en plus confrontée à des crises alimentaires répétées.