Cinq Etats du nord-est de l’Inde, limitrophes du Bangladesh, ont décidé de renforcer la sécurité à la frontière ce lundi. Suite à l’attentat qui a frappé Dacca au Bangladesh dans la nuit de vendredi à samedi, les autorités de ces Etats craignent une infiltration de terroristes.
Les Etats du Mizoram, du Meghalaya, de l’Assam, du Tripura et du Bengale occidental, qui entourent le Bengladesh, sont en état d’alerte. La police a été sommée de rester vigilante dans tous les commissariats et procède à des vérifications de véhicules. Ces mesures exceptionnelles sont loin d’être injustifiées. Les Etats indiens qui bordent le Bangladesh, pays à majorité musulmane encastré dans le nord-est de l’Inde, redoutent depuis longtemps des infiltrations de terroristes, mais également d’immigrés bangladais, sur leur territoire. Dans l’Etat de l’Assam, plusieurs cellules terroristes du groupe islamiste bangladais Jammat-ul-Mujahideen ont été démantelées il y a deux ans.
Vendredi, vers 21h, sept terroristes ont pénétré dans le Holey Artisan Bakery, un restaurant situé dans Gulshan, un quartier chic de Dacca, à moins de 1 500 mètres de plusieurs ambassades, très fréquenté par les expatriés. S’en est suivi une prise d’otages de 12 heures qui s’est soldé par la mort de 28 personnes, dont de nombreux étrangers, et une trentaine de blessés. L’attaque a été revendiquée par l’organisation Etat islamique.
Cette attaque prouve que l’Etat islamique dispose désormais d’une organisation structurée dans la région. En effet, l’armement lourd dont disposaient les preneurs d’otages, fusils d’assaut, pistolets et explosifs, et la présence d’au moins une bombe artisanale démontrent une opération préparée de longue date avec l’aide d’au moins un artificier. L’implantation de l’Etat islamique dans le sous-continent indien est une menace longtemps redoutée. Le Bangladesh en particulier est terreau fertile pour l’Etat islamique avec les anciens réseaux de la Jama’at-ul Mujahidin Bangladesh, un groupe armé d’obédience Ahl-e Hadith, un courant wahhabite d’Asie du Sud, né à la fin des années 90 et que les autorités ont presque démantelé à la fin des années 2000.