Les élections législatives d’hier dimanche en Espagne ont démenti les principaux sondages, hormis la première position du Parti populaire de Mariano Rajoy. Les résultats sont globalement les mêmes que pour les législatives de décembre dernier, ce qui laisse entendre que la crise politique est loin d’être réglée alors que la nécessité de la formation d’un gouvernement capable de diriger s’impose plus que jamais.
Le Parti populaire est sorti renforcé, de ces législatives, avec 33% des voix et 137 députés, gagnant même 12 sièges de plus par rapport aux législatives de décembre. Le Parti socialiste ouvrier espagnol, le PSOE, arrive deuxième loin derrière avec 22.7% des voix. L’alliance Unidos Podemos entre le parti de gauche anti-austérité Podemos et les néo-communistes de la Gauche unie (Izquierda unida), que les sondages donnaient deuxième, arrive troisième avec 21.1% des voix, soit un million de voix en moins pour les deux blocs, et 71 sièges. Le parti centriste, libéral et antinational Ciudadanos totalise 13% des voix 32 sièges, perdant 400 000 voix et 8 sièges au Parlement.
Dans ce contexte, l’avenir politique de l’Espagne est aussi incertain, sinon plus encore, qu’il ne l’était avant les élections d’hier. Aucun parti ne semble près de former une alliance qui atteindre la majorité de 176 sièges au Parlement.
De nouvelles, et probablement interminables, tractations sont déjà en vue. Et si certains commentateurs sur les plateaux télé n’ont pas hésité dès dimanche soir, à évoquer la possibilité d’une troisième élection, il semble plus probable que les politiques soient plus enclins cette fois-ci, à consentir des concessions. D’une part, sur le plan extérieur, l’Europe connaît la plus grande crise de son histoire avec la victoire du Brexit, et d’autres part, sur le plan intérieur, un taux de chômage élevé, des compressions budgétaires ou encore un flot ininterrompu de scandales de corruption, l’Espagne a urgemment besoin d’un gouvernement.